Fabriquer son escalier: méthode traditionnelle

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Escalier
Rien n’est plus gratifiant que de fabriquer un escalier ! Voici une solution avec la méthode du limon à crémaillère et quelques indications sur les pièges à éviter.
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La méthode traditionnelle

escalierZoomElle consiste à réaliser en atelier les différentes volées constitutives de l'escalier puis à les assembler bout à bout à l'emplacement dévolu. Les travaux préalables de maçonnerie pour accueillir cet ouvrage peuvent être importants en fonction de la configuration des lieux et de la mise en valeur que l'on désire lui donner dans le décor intérieur d'une maison. Cette méthode est idéale dans les constructions neuves ou en cours de rénovation pour lesquelles sont conçus les espaces ouverts spécifiques. Mais elle n'est guère applicable dans les espaces fermés de locaux existants lorsque le besoin de créer un escalier se fait sentir, la mise en place de volées monobloc n'étant guère compatible avec une cage d'escalier improvisée entre des murs ou dans l'espace récupéré d'un corridor (Fig. 4) pour diverses raisons : faux équerrages, surplombs, débordements d'huisseries... Sans compter que ces travaux ne sont pas toujours à la mesure d'un homme seul qui, amateur de surcroît, ne dispose pas d'un atelier suffisamment spacieux ni des moyens nécessaires à la manipulation de pièces lourdes et encombrantes.
La méthode avec crémaillère
Considérée comme moins professionnelle, cette méthode permet pourtant de contourner toutes les difficultés évoquées puisque les marches, posées sur la crémaillère et non plus encastrées, sont indépendantes du limon. Il devient possible de créer à l'endroit choisi un escalier sur mesure, élément par élément, sans se coltiner des pièces trop lourdes ou encombrantes.

Limons

EscalierZoomDes tourillons de bois collés en travers des trois épaisseurs (trous borgnes ne débouchant pas sur les faces visibles) éviteront aux plis de chasser lors du collage et sont garants de la constitution monobloc du limon reconstitué.
On peut obtenir ainsi facilement et à moindre frais les dimensions voulues. Les extrémités du pli central tiennent lieu de tenons d'assemblage dans les poteaux. Les ébauches des limons sont posées successivement en place conformément au tracé d'établissement avec chevillage à blanc dans les poteaux.

escalierZoomC'est la seule opération qui exige un effort de manutention proportionné à leur poids individuel. Deux grosses roulettes assujetties sous leur partie centrale seront utilisées pour l'acheminement jusqu'au lieu de pose, un chemin de roulement en planches suffisant à franchir les éventuels dénivelés (Fig. 6).

escalierZoomUn petit palan à cliquet disposé à l'aplomb du chevêtre (Fig.7) permettra leur ajustement au millimètre près, sans effort, avant le traçage et la pose des crémaillères.
Notons que les limons ne doivent reposer qu'aux extrémités des volées (poteaux ou pattes de scellement) et ne pas être au contact direct des murs (humidité, contraintes mécaniques).
Ces pièces, conçues pour soutenir le poids de l'escalier et la charge des utilisateurs, doivent rester libres pour acquérir leur propre état d'équilibre au fil du temps.

Crémaillères

crémaillèresZoomLes emplacements des marches sont déterminés avec précision sur les limons d'après les tracés d'établissement établis sur les murs ou le sol (au mieux de la configuration des lieux), définissant du même coup les contours des crémaillères et du galbe des limons courbes (F i g . 8).
Equerres, fil à plomb et niveau à bulle sont indispensables pour obtenir des tracés rigoureux, ainsi qu'un gabarit pour le report de la contremarche (surtout utile pour les marches régulières, non balancées).
Si le dessous des marches est destiné à rester visible, il y a lieu de concevoir pour chaque limon une crémaillère d'un seul tenant découpée dans du bois massif ou un panneau plaqué de la même essence pour des raisons esthétiques. Mais il est plus simple d'utiliser des tasseaux individuels d'une longueur adaptée à la largeur de la marche. Réalisés en bois dur de section 35 x 35 mm, ils sont vissés en trois points sur le limon doublés de trois tourillons collés de Ø 12 mm pour assurer une fixation sans jeu (Fig. 9 et 12).

crémaillèresZoomDes panneaux viendront fermer le dessous de l'escalier pour dissimuler la crémaillère à tasseaux (Fig. 10). Calculs et tracés tiendront compte des garnitures de liège de 3 mm qui viendront s'intercaler entre la crémaillère et les marches au moment de leur pose.

Remarque : les collets des marches rayonnantes des quartiers tournants nécessitent néanmoins un entaillage des poteaux qui ne sont pas recouverts par les stylobates (Fig. 11) .

                                                 tasseauxZoom          escalierZoom

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écrit par Roger Pillot, Le Bouvet