Effinergie, interview de Catherine Bonduau

0
| 0 avis
Label Effinergie: La performance à la Française
Minergie en Suisse, Passivhaus en Allemagne... et en France, quel repère pour construire performant ? Entre les différentes RT, le BBC, le HPE, le THPE, le THPE EnR, les sigles sont nombreux et la compréhension... moyenne. Pleins feux sur Effinergie !
performance énergétique : Obtenez gratuitement des devis !

Sommaire de l'article

Catherine BonduauZoom

Il y a deux ans, Effinergie voyait le jour... Pouvez-vous nous expliquer les raisons de cette création ?

Catherine Bonduau : En 2005, les membres fondateurs de l'association ont voulu agir de sorte à offrir une véritable lisibilité sur ce qu'était la basse consommation.

Le fait est qu'à l'époque, il y avait de nombreux projets isolés : des travaux dans ce sens avaient été lancés au niveau régional, des collectifs œuvraient aussi dans ce sens, mais il n'y avait pas de cohésion au niveau national. Chacun parlait de « basse consommation » mais, il n'y a pas si longtemps que ça, on ne savait pas vraiment ce qu'il y avait derrière... L'association, réunissant plusieurs régions ainsi que des experts, a ainsi répondu à un appel à projet du Prébat.

Effinergie a été lauréat et nous avons ainsi pu lancer, en étroite concertation avec la DGUHT (MEDAD) et d'experts (cabinets Enertech et Tribu énergie), une étude technique de calage pour le référentiel et des monographies régionales. Cette étude s'est définitivement achevée à l'été 2007 mais nous avons terminé le calage pour la construction neuve en novembre 2006. Nous avons alors pu dire « Voilà : avec les moyens dont nous disposons aujourd'hui, les techniques existantes et les matériaux du marché, nous pouvons atteindre 50 kWh/m²/an, sans difficulté ! »

Depuis cette création, le Grenelle est intervenu... Quel bilan pour Effinergie ?

CB :Le fait que le niveau Effinergie va devenir une exigence réglementaire pour 2012 ! 2012, c'est demain, nous devons donc travailler de sorte à préparer cela.

Effinergie faisait lui-même partie d'un des groupes de travail...

CB :Oui, sur les bâtiments neufs. Nous avons remis une contribution sur les bâtiments à énergie positive, nous avons également travaillé sur l'adaptation des outils réglementaires, et les garde-fous pour le photovoltaïques (nous avons insisté pour qu'un travail sur l'enveloppe soit prioritaire). Il y a également eu un travail sur la mise en place d'un comité d'orientation et de suivi du label, par rapport aux objectifs de 2012. Et enfin, les incitations fiscales liées à Effinergie. Résultat en mars avec la publication du rapport et en juin, avec la loi.

Effinergie est une marque évolutive... quels changements doit-on attendre ?

CB :Les bâtiments à énergie positive. Souvent on nous demande pourquoi Effinergie ne s'est pas fondé sur la construction passive. L'idée était de proposer une démarche réalisable sans rupture technologique, et qui puisse facilement se développer. Et maintenant que nous y sommes, nous préférons dès maintenant nous concentrer sur les bâtiments à énergie positive.

Du point de vue de la performance, pouvez-vous nous expliquer les différences entre Effinergie, Minergie et Passiv'haus ?

CB :Pour résumer, nous nous situons entre Minergie et Passiv'haus.

L'arrivée du label suisse Minergie, bien identifié en France, n'apparaît-elle pas comme une concurrence à cette marque française ?

CB : Disons que ce sont des démarches très différentes. Minergie est une marque commerciale, Effinergie est une démarche collective qui fait l'objet d'une certification officielle et qui, contrairement à Minergie, permettra bientôt de bénéficier d'avantages fiscaux. Il n'empêche que Minergie a dix ans d'existence et qu'ils ont un retour d'expérience pour leur territoire qui est très intéressant.

Il y a t-il une spécificité française dans Effinergie ?

CB : Le label Effinergie est la partie visible de l'iceberg... La partie cachée est ce qui fait véritablement sa richesse : le travail commun des régions et de l'ADEME pour mettre en place une dynamique de partage des expériences, la mise en place de formations, un comité d'experts qui œuvre pour lever les difficultés techniques et rendre les outils plus performants... Tout cela permet de faire évoluer les choses et de proposer une grille de lecture claire pour accompagner les porteurs de projet.

Tout maître d'ouvrage peut-il prétendre au label ? Comment faire ?

CB : Privé, public, personne individuelle, pour une maison individuelle ou de la construction tertiaire... tout le monde peut prétendre à cette labellisation. Pour cela, il suffit de se rendre sur le site (www.effinergie.org) un guide d'accompagnement y sera disponible fin mai 2008. A partir de là, vous êtes dirigés vers les organismes certificateurs correspondant à l'ouvrage (Cequami et Promotelec pour la maison individuelle, Cerqual et Certivéa pour le tertiaire). Il faudra alors remplir le dossier de demande de certification. Ensuite, le chantier fait l'objet d'une visite par le certificateur et un test de perméabilité à l'air est effectué sous son contrôle. Il faut, bien entendu, que le bâtiment réponde à nos exigences en termes de performances énergétiques.

Combien de bâtiments sont à ce jour labellisés Effinergie ?

CB : Les certificateurs ne peuvent délivrer le label que depuis le 12 septembre 2007, et comme on ne peut labelliser qu'après achèvement de l'ouvrage... Il n'y a pour l'instant qu'un projet achevé et labellisé : La Bonne Maison. Ceci dit, nous avons beaucoup de projets en cours (sur des appels à projets régionaux) : une vingtaine en bureaux, mais aussi des logements individuels et surtout du logement social. Les choses bougent !

Quels sont vos objectifs pour les années à venir ?

CB : Etre prêt pour 2012 ! Et préparer au mieux le chemin qui y mènera avec la mise en place d'outils performants. Nous allons par exemple lancer des logiciels Effinergie pour les professionnels de la maison individuelle, en rénovation et en construction. Nos objectifs sont concrets, il s'agit de rester en phase avec la réalité.

performance énergétique : Obtenez gratuitement des devis !
écrit par Claire Leloy