Tournage sur bois: fiche pratique

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Tournage sur bois
Fabriquer des boîtes est une façon originale d'utiliser les possibilités offertes par un tour. Pour beaucoup de débutants, elles sont une étape agréable de l'apprentissage du creusage et de la maîtrise des assemblages.
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Photo 1ZoomLe tournage sur bois est un vaste domaine qui peut apporter bien des satisfactions. Réaliser des boîtes constitue à la fois une bonne initiation et l'occasion de disposer d'un bel objet à offrir autour de soi. Si d'aventure vous étiez totalement débutant en matière de tournage, nous vous invitons à consulter notre page qui vous expliquera les bases de l'achat du matériel, le sens du bois, les outils... Fort de ces connaissances, vous pourrez vous lancer! La diversité de formes et de couleurs que peuvent prendre des boîtes tournées est pratiquement illimitée. C'est pourquoi nous allons nous attacher plus à la partie technique de la réalisation qu'à des considérations esthétiques. Sachez cependant qu'une forme peut parfois être imposée par la technique utilisée. Commençons par définir les grandes lignes de notre projet et par faire des choix.

Le schéma ou croquis est indispensable, au moins au début, pour savoir si ce que nous voulons Fig 2Zoomréaliser est compatible avec les moyens dont nous disposons. Avec de l'expérience, vous pourrez vous passer de cette étape, mais elle reste une excellente méthode de création. Munissez-vous donc d'un crayon, de papier, d'une gomme et laissez votre imagination vagabonder ! Il n'est pas indispensable de représenter en volume ce qui est parfois difficile à dessiner. De même, un demi-profil de la pièce est souvent suffisant pour en apprécier la forme. Sur des projets dissymétriques ou excentrés, la visualisation sur un plan est plus délicate. Une boîte possède un corps qui peut être lui-même composé de différentes parties (des étages par exemple) et d'un couvercle assemblé. La boîte repose sur sa base qu'on peut aussi appeler son socle, son pied, son dessous... Tous ces termes signifient que c'est cet endroit qui maintient la boîte dans sa position. Cette partie peut être intégrée au corps ou être ajoutée par emboîtement, par collage...

Figure 3ZoomMettez bien en valeur dans votre croquis l'endroit où les assemblages sont réalisés. N'hésitez pas même à en faire un détail afin de mieux les visualiser. S'il le faut, recommencez plusieurs fois votre dessin jusqu'à satisfaction du résultat (sur le papier !). Si certains détails vous paraissent importants (décorations, collages, incrustations), notez-les et essayez de les figurer sur vos croquis. A ce stade de l'étude, les dimensions peuvent ne pas être définies, mais les proportions entre les divers éléments doivent être respectées. Une fois que le résultat de vos recherches est satisfaisant, vous pouvez passer aux choses concrètes. Déterminez les dimensions de chaque élément (n'oubliez pas les réserves de matière nécessaires aux assemblages et éventuellement à l'entraînement de la pièce sur le tour) et choisissez l'essence ou les essences de bois que vous utiliserez.

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Définissez les dimensions définitives des ébauches à préparer (exemple : un disque de Ø 100 mm, ép. 40 mm en bois de travers pour le corps et un carrelet de 45 mm par 80 mm en bois de fil pour le couvercle et sa poignée). Nous voici à présent obligé de choisir dans quel sens nous allons utiliser le bois (bois de fil, bois de travers). Pour des parties fines, le bois de travers ne convient pas, même s'il est dense et compact. Au moindre choc, il casserait net en suivant son fil. Utilisez plutôt du bois de fil, hors coeur, pour une résistance suffisante. Pensez aussi toujours à l'utilisation qui sera faite de l'objet. Un gros bouton est par exemple plus facile à tenir pour la main d'un enfant. Si cela s'avère nécessaire, ou selon les bois dont vous disposez, vous pourrez donc être amené à réduire les dimensions de l'ensemble de votre ouvrage ou d'une partie seulement. Dans ce dernier cas, je vous conseille fortement de redessiner l'objet pour voir si les équilibres sont toujours satisfaisants. Il faut sans cesse adapter et s'adapter.

Les techniques de fabrication

Les étapes de réalisation d'une boîte font appel à des techniques que vous connaissez peut-être déjà. Je voudrais insister sur quelques points pratiques, logiques et esthétiques :

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    1 Les couvercles de vos boîtes doivent être en harmonie avec leurs corps. Si votre creusage laisse des parois fines au corps, le couvercle doit lui aussi adopter cette finesse. Si celui-ci est d'une forme bombée, hémisphérique ou en hauteur, il faut creuser l'intérieur pour avoir une bonne sensation lors de l'ouverture : une pièce lourde et massive surprendra désagréablement son utilisateur. Il faut ici adapter la technique et surtout l'ordre des phases d'usinage (creuser l'intérieur du couvercle avant de réaliser l'extérieur).

  • 2 Sur des pièces en bois de fil, il est souvent possible de faire correspondre le veinage de tous les éléments (pied, corps, couvercle). En plus d'apporter une touche esthétique, ceci permet d'éliminer les problèmes de «travail » du bois. Les éléments pris dans un même et unique débit ont en effet toutes les chances d'avoir le même comportement mécanique et les retraits se feront de manière symétrique sur chaque partie.
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    3 Pour toutes vos réalisations avec un assemblage « ajusté », utilisez de préférence du bois sec. Ne soyez pas surpris, même avec du bois sec, si, lors du creusage, votre pièce se déforme. Une tension existe toujours dans la structure du bois et le bel assemblage rond au départ va avoir tendance à s'ovaliser. Ceci n'est pas un défaut, mais une des contraintes dont il faut tenir compte lors de l'usinage. Trop serré, un emboîtement peut se montrer inséparable quelques jours plus tard. Notez que ce phénomène est amplifié avec l'utilisation d'un bois encore humide ou si le cœur du bois est présent dans votre réalisation.

  • 4 Les boutons, préhenseurs, et autres accessoires servant à tirer le couvercle peuvent être des éléments dépendants (fabriqués dans le même débit) ou non. Indépendants, ils permettent une économie de bois et la possibilité de changer d'essence. Par contre, ils seront le plus souvent assemblés au couvercle par un tourillon (pris dans la masse) d'une section assez faible d'un côté et par un trou pratiqué dans l'autre partie. Une colle contact rapide type Cyanolite vous aidera à consolider ce point d'attache. Evitez une prise longue et fine pour un couvercle très bien ajusté : si ce dernier se bloque, vous ne pourrez opérer une traction sur la prise sans risque de la casser. Là encore, l'ordre des phases d'usinage peut influer sur le choix d'une technique ou d'un assemblage particulier.
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    5 L'intérieur des couvercles et les dessous de boîtes doivent être aussi bien finis que l'objet lui-même. Pour cela, vous serez amené à effectuer des reprises sur le tour. Les empreintes, ou emprunts, sont des solutions faciles à mettre en oeuvre. Leur technique de réalisation est similaire à celle des assemblages et a été décrite dans l'article sur les emboîtements (Bouvet n° 110). Lorsque la reprise de la pièce est difficile ou impossible, il faut travailler à la main, avec des abrasifs fins, pour éliminer tous les petits défauts laissés par les outils. N'oubliez pas de creuser légèrement le dessous de vos boîtes pour assurer une assise correcte de votre création. Si vous usinez une base parfaitement plane, votre boîte finira au bout de quelque temps par « danser » sur son support. Un dernier conseil : sortez des sentiers battus ! Une boîte doit être originale et personnalisée. C'est le moment de laisser votre imagination et votre sensibilité s'exprimer.

écrit par Pat Ganot, Le Bouvet

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écrit par Pat Ganot, Le Bouvet