Le forage

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Pourquoi forer un puits ?
Forer un puits est un exercice beaucoup plus compliqué qu’on ne pourrait le croire et qui requiert une véritable expertise pour un résultat satisfaisant. Faire appel à un professionnel est vivement recommandé.
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Pourquoi forer un puits ?

forage d'un puitsZoom

Les puits à eau moderne n’ont plus grand-chose à voir avec les puits en pierre d’antan. Ce sont des ouvrages techniques et complexes à réaliser qui nécessitent un matériel de pointe et une vraie organisation afin de respecter les normes en vigueur et de respecter des nappes phréatiques de plus en plus menacées.

On peut vouloir forer un puits pour diverses raisons:

  • Les puisards servent à stocker et à injecter dans la nappe phréatique les eaux de pluie. Il est désormais formellement interdit de les utiliser pour les eaux usées qui viendraient polluer la nappe ;
  • Les puits simples servent à prélever de l’eau directement dans la nappe phréatique afin de l’utiliser en extérieur ;
  • Les puits techniques produisent de l’eau pure, propre à la consommation et à l’usage en intérieur.


Les puisards

Ce sont des puits forés dans le sol, d’une profondeur pouvant aller jusqu’à 10m et remplis de cailloux. Ils permettent aux eaux de pluie de s’écouler et de ne pas imprégner le sol, ce qui apporte de la stabilité au terrain et aux bâtiments construits dessus. Ils sont donc très répandus.

Il est possible de réaliser soi-même son puisard avec une pelleteuse ou une tarière louable dans les magasins d’outillage lourd. Sa profondeur et son diamètre doivent être dimensionnés à la pluviométrie afin d’éviter les risques d’inondation. Il est évident que les sols perméables sont à privilégier (roches fracturées), tandis qu’un puisard en terrain argileux sera plus ou moins inutile.

L’ajout d’une pompe permet d’avoir un puisard efficace, que ce soit dans votre cave ou dans votre jardin, il protégera vos terrains de l’humidité excessive.

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Deux choses à noter cependant :

  • L’utilisation d’un puisard à la place d’une fosse sceptique pour l’écoulement des eaux usées est formellement interdite par la loi sur l’eau.
  • Le dimensionnement du puisard et le calcul de la puissance de la pompe sont techniques et faire appel à un professionnel vous fournit une meilleure assurance contre les inondations et ainsi vous évite des soucis de puisard qui déborde. Il faut en effet disposer des données de pluviométrie de votre région, les appliquer à la surface de votre toiture ou de votre jardin et les rapporter à la capacité d’absorption du sol.

Les questions à vous poser avant de forer un puits

Il vous faut de l’eau en quantité et plutôt que de payer des factures astronomiques, vous préférez investir dans un puits rentable pour le futur.

Assurez-vous néanmoins de vous poser quelques questions avant de vous lancer dans le projet. La première, évidente, est aussi la plus compliquée. Est-ce que votre terrain surplombe une nappe phréatique ? Le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) tient à votre disposition des données géologiques concernant la France entière.

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Ce premier coup d’œil vous permettra d’aborder la seconde question essentielle, à savoir quelle est la structure du terrain et à quelle profondeur se situe l’eau ? De la réponse à cette double interrogation va dépendre la faisabilité de votre puits. En effet, certaines régions de France sont plus propices que d’autres au forage de puits. Paradoxalement, il est beaucoup plus simple de forer dans un terrain rocheux et cohérent que dans des sols argileux ou sableux. Les régions les plus propices au forage, tant en termes de géologie que de ressources hydrologiques, sont la Bretagne et le Sud-Est. La région la plus complexe est de loin le bassin parisien car le sol y est très meuble et composé d’une vaste stratification d’argiles et de sable dans laquelle les nappes phréatiques sont superposées.

Une fois ces premières interrogations soulevées, un professionnel pourra réaliser une étude topographique précise de votre terrain et déterminer avec vous l’emplacement optimal du puits. Si vous n’êtes pas certain d’avoir de l’eau sous votre propriété, recourir à un sourcier professionnel peut s’avérer avisé.

Les forages simples : pas si simple que ça…

Forer un puits, c’est accéder à la nappe phréatique. Tout de suite, deux types de réglementations s’appliquent au particulier : le code de l’environnement et la loi sur l’eau. Si les contraintes restent très légères, le forage d’un puits est néanmoins soumis à une obligation de déclaration préalable en mairie.

Dans certaines zones, le forage pour de l’eau peut être interdit par la mairie, en particulier si les nappes phréatiques concernées sont en situation critique. Néanmoins la règle générale veut que pour tous les forages se limitant à un prélèvement inférieur à 1 000m3 par an, la simple déclaration préalable suffise.

Un grand risque lorsqu’on se lance dans le forage d’un puits, c’est de mélanger les nappes phréatiques. En effet, celles-ci sont souvent superposées et un forage direct brutal, sans étude géologique préalable par un professionnel, court le risque de percer dans plusieurs nappes successives. Le mélange plus les boues de forage polluent alors les deux nappes.

La régulation est très stricte concernant l’organisation du forage et les contraintes pour percer le puits sont fortes : le recours à un professionnel est indispensable. On peut ainsi noter certaines obligations de l’arrêté du Ministère de l'Écologie et du Développement Durable du 11 septembre 2003 :

  • Le puits doit être situé à une distance de sécurité (en moyenne 35m mais cela peut être plus) par rapport à toutes sources de pollution pouvant affecter la nappe phréatique : stations d’épuration, déchetterie, etc. Mais également, et c’est important pour les éleveurs, à distance des bâtiments d’élevage d’animaux ;
  • La tête du puits doit impérativement être bétonnée et pouvoir se fermer afin de protéger la nappe des écoulements du chantier et de la pluie lors du forage. Une tête de surface en béton permet de correctement isoler le puits, durant les travaux et après ;
  • Durant les travaux de nombreuses obligations sont à respecter pour éviter l’accès au puits des animaux sauvages ou le ruissellement des eaux de pluie ;
  • Une des principales obligations est désormais de gainer le puits d’un tube de ciment afin d’assurer l’étanchéité avec les couches rocheuses ou sédimentaires traversées avant d’atteindre la zone de captage.

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Le dernier sujet vraiment technique concernant les puits à eau simples, c’est la pompe immergée. Elle doit être capable de remonter l’eau dans toute la colonne puis de l’envoyer à destination. Elle doit donc développer une pression en bar suffisamment importante pour vaincre la gravité. A titre tout à fait indicatif (cela dépend en effet du diamètre de votre puits), on compte environ 1 bar de pression pour une colonne d’eau de 10 mètres. Il vous faut donc une pompe de 6 bars au moins pour un puits de 50 mètres. Il faudra ensuite calculer la pression supplémentaire nécessaire engendrée par le transport de l’eau à l’horizontal jusqu’à destination, plus la pression additionnelles nécessaires pour passer les clapets anti-retour. N’oubliez pas non plus que vous désirez une certaine pression à la sortie qu’il vous faudra ajouter au calcul de la puissance de la pompe. Le forage et les pompes immergées, c’est un métier…

Point crucial, les clapets anti-retour permettent de protéger votre pompe contre les reflux éventuels et votre puits devrait en comprendre plusieurs.

Entretien avec M Eric Garroustet, Président du SFE, syndicat national des entrepreneurs de puits et de forages pour l’eau et la géothermie

« Nous avons de la chance en France d’avoir de nombreuses ressources en eau. Protégeons-les ! Protéger les forages avec une cimentation en tête, c’est simple, peu onéreux et cela protège durablement la nappe phréatique de toute pollution »

Les puits techniques

Tout ce qui précède concernait les puits simples, c’est-à-dire les puits qui ne sont pas destinés à fournir de l’eau potable. Pour les puits techniques, les choses se complexifient singulièrement puisque les autorisations administratives sont plus lourdes et qu’au dispositif précédent, il convient d’ajouter un équipement de traitement des eaux reçues.

Si l’eau ainsi collectée est destinée à « l’alimentation humaine collective » (notion très large qui couvre tous les cas sauf celui du propriétaire individuel qui alimente son seul foyer) ou à une « entreprise alimentaire », la DDASS doit être prévenue et son autorisation doit être obtenue avant la première utilisation de l’eau. Les conditions à l’autorisation sont nombreuses et comprennent notamment une analyse complète de l’eau et l’avis d’un hydrologue agréé. En outre vous devrez en permanence surveiller la qualité de l’eau. Nous vous invitons à contacter votre DDASS pour obtenir le dossier complet avec la liste des documents et justificatifs à fournir.

Si l’eau est destinée à une seule famille, la déclaration habituelle en mairie doit être complétée par une déclaration à la DDASS. A noter que vous devrez quand même fournir une analyse de la qualité de l’eau par un laboratoire agréé.

Une fois pompée et arrivée à destination, encore faut-il rendre l’eau potable. Il existe deux risques : les micro-organismes et les polluants chimiques, ponctuels ou accidentels. Votre système doit pouvoir faire face aux deux. Un traitement avec des lampes UV permet de régler simplement et de manière peu onéreuse le problème des bactéries. Pour le traitement des polluants chimiques tels que les métaux lourds, les engrais chimiques et même le tartre, il existe de nombreuses solutions de filtration sur le marché. Cependant seule une analyse détaillée de votre eau vous permettra de sélectionner la solution la plus adaptée à vos besoins. Une eau pure (en montagne par exemple) aura besoin de solutions beaucoup plus simples qu’une eau à proximité d’une grande agglomération.

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Précautions :

  • Le traitement de potabilisation de l’eau issue du forage doit être simple sinon vous ne serez pas à même d’assurer une qualité standard à tout moment de l’année ;
  • Votre système doit pouvoir faire face à une pollution accidentelle de la nappe phréatique. Renseignez-vous sur les principaux risques auxquels celle-ci est exposée ;
  • Les circuits d’eau potable et non potable ne doivent jamais être connectés.

Quel prix ?

Après cette avalanche de détails, de spécifications et de critères techniques, se pose la question fatidique du coût. Chaque chantier étant spécifique, les coûts varient fortement et seuls des devis établis par différents professionnels peuvent vous donner une véritable idée de votre facture finale.

Cependant, à titre de comparaison, voici quelques éléments pour vous guider.

Forage du puit

50 à 300 € le mètre, suivant le terrain et la profondeur

Pompe immergée

De 70 € pour 1 bar à près de 800€ pour 10 bars

La pompe est la cheville ouvrière de votre puits, un compromis sur la qualité se paye très rapidement très cher

Installation de potabilisation de l’eau

Compter environ 500 € pour une lampe à UV de qualité

Les prix pour des systèmes de filtrage complets varient fortement en fonction des volumes à traiter : ne pas compter moins 1500 – 2000 €

A tous ces coût s’ajoutent les canalisations et les aménagements nécessaires à l’installation du puits et des circuits d’eau, par définition variables suivant la distance parcourue et la configuration de votre installation.

Recevoir le puits

Entretien avec M Eric Garroustet, Président du SFE, Syndicat national des entrepreneurs de puits et de forages pour l’eau et la géothermie

« La sécurité c’est un devis bien détaillé et un test de pompage à la fin. Compter 3 à 5 heures de pompage continu pour assurer de la propreté et de la continuité du débit d’eau »

En plus des essais de propreté et de débit, un essai du puits doit être réalisé par l’entreprise qui a foré le puits. D’abord un test d’une heure avec une montée en charge progressive du pompage pour déterminer la capacité maximale de tirage du puits puis un test de 24 heures au moins afin de s’assurer que le débit peut être soutenu dans la durée sans assécher la nappe.

Les entreprises membres du SFE se sont engagées dans une démarche de qualité et ont mis en place des certificats de qualification professionnelle pour leurs employés. Le fait que votre entreprise ne soit pas adhérente du SFE ne signifie pas qu’elle ne soit pas qualifiée mais cette reconnaissance vous assure d’un ouvrage de qualité, à l’épreuve du temps.

Fermer le puits

Après exploitation ou en cas d’assèchement, il est interdit d’abandonner le puits. Il faut le reboucher en utilisant un bouchon en béton au sommet d’une colonne de sable ou de gravier. Entre les deux, un tampon étanche en argile permet d’éviter les remontées d’eau éventuelles. Il s’agit avant tout d’éviter les pollutions du sous-sol pour lequel les puits abandonnés sont une vraie malédiction.

forages et puits domestiques : Obtenez gratuitement des devis !
écrit par J.B. Vaujour