Isolation du bâti ancien méthodes et conseils

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Isolation du bâti ancien méthodes et conseils
L’isolation du bâti ancien est un enjeu technique et économique majeur. Et pour cause, les maisons anciennes sont souvent peu isolées, et souffrent d’un très mauvais DPE. Cependant, isoler une maison ancienne en brique, en pierre ou encore en torchis implique une certaine difficulté. Cette page vous en dit plus sur l’isolation du bâti ancien.

Importance et complexité de l’isolation du bâti ancien

Du point de vue architectural, le bâti désigne la majorité des maisons et immeubles construits avant 1948, avec des techniques de construction anciennes.

Ces édifices en briques, en pierre, en terre cuite ou encore en torchis, ont des maçonneries qui laissent passer la vapeur d’eau, et qui ne se comportent pas exactement comme les murs modernes en parpaings ou en béton.

Une isolation mal conçue dans une maison ancienne risque ainsi de créer ou d’aggraver un problème d’humidité.

Or, la plupart des bâtiments anciens sont peu ou pas isolés, et vont forcément exiger des travaux de rénovation énergétique, ne serait-ce que pour obtenir une classification B ou C au DPE.

Il faut par ailleurs parfois garder en tête le respect architectural de certaines maisons anciennes, notamment dans les zones ABF.

Voyons justement comment isoler un bâtiment ancien dans les règles de l’art.

Quels matériaux pour isoler une maison ancienne ?

L’un des éléments les plus importants au moment d’isoler dans l’ancien est de choisir des matériaux adaptés aux maçonneries anciennes.

Comme l’indique l’entreprise de ravalement DSD Rénovles maçonneries anciennes ne doivent jamais être couvertes avec des isolants non perspirants, comme le polystyrène expansé.

Il faut ainsi bannir les isolants synthétiques dans une maison en briques ou en pierre, au profit de matériaux isolants qui laissent passer la vapeur d’eau :

  • Laine de roche et laine de verre,

  • Laine de chanvre,

  • Fibre de bois,

  • Laine de mouton,

  • Ouate de cellulose,

  • Liège, etc.

Cette précaution s’applique aussi bien au choix des matériaux isolants qu’au choix des finitions.

Dans le bâti ancien, on conseille ainsi de remplacer le placo par du Fermacell ou des panneaux en fibre de bois rigide, et les enduits au ciment par des enduits à la chaux.

À présent que nous avons fait le point sur les matériaux, voyons quel type d’isolation choisir pour une maison ancienne.

Isoler un bâti ancien par l’intérieur

Que ce soit du point de vue budgétaire ou pratique, isoler le bâti ancien par l’intérieur reste la solution la plus simple.

Dès lors que vos murs peuvent être isolés par l’intérieur, et si vous êtes prêt à perdre un peu de surface habitable, une isolation par l’intérieur sera plus facilement adaptée à une maison ancienne qu’une isolation extérieure.

Elle consiste à poser l’isolant sur les murs intérieurs, puis à les couvrir derrière des plaques de Fermacell ou des panneaux de fibre de bois rigide.

Avantages d’une isolation par l’intérieur dans l’ancien

Isoler une maison par l’intérieur comporte différents atouts clés pour un propriétaire :

  • Respect de l’aspect extérieur du bâtiment (façade d’origine préservée),

  • Travaux souvent plus simples à mettre en œuvre en zone urbaine,

  • Coût inférieur à une ITE (en moyenne 100 à 150 € par m²).

  • Possibilité d’intervenir pièce par pièce.

L’essentiel est d’utiliser pour cela des matériaux perspirants et un frein vapeur hygrovariable, pour permettre au mur de continuer à réguler l’humidité.

Les limites de l’ITI dans une maison ancienne

Malgré tout, isoler par l’intérieur peut comporter certaines limites :

  • Réduction de la surface habitable (de 3 à 6 cm selon l’isolant),

  • Risque de point de rosée si la vapeur d’eau se condense dans le mur,

  • Difficulté à traiter les ponts thermiques (planchers, refends, menuiseries).

L’isolation intérieure reste ainsi l’option la plus accessible et la moins coûteuse, même si elle est moins efficace qu’une isolation par l’extérieur.

Important : dans tous les cas, attention à ne pas isoler des murs qui ne sont pas sains. En cas de remontées capillaires ou d’humidité excessive, mieux vaut traiter en premier lieu l’humidité avant d’isoler, pour ne pas accentuer le problème.

L’isolation extérieure dans le bâti ancien

Si votre intérieur est déjà exigu, et à condition que vous ne souhaitiez pas à tout prix préserver l’aspect extérieur de votre bien immobilier, il est également envisageable d’isoler les murs anciens par l’extérieur.

Cette technique consiste à poser de l’isolant par-dessus les murs de façade, puis à les protéger derrière un enduit à la chaux, ou un bardage en bois.

Atouts d’une isolation par l’extérieur

Si vous cherchez la solution d’isolation la plus efficace, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) reste l’option la plus efficace, elle qui vous apporte de nombreux atouts :

  • Traitement global et homogène des parois,

  • Suppression quasi totale des ponts thermiques,

  • Amélioration de l’inertie : la chaleur reste stockée dans le mur,

  • Préservation du confort été/hiver,

  • Valorisation esthétique de la façade après ravalement.

Naturellement, il est alors important de choisir un isolant perspirant et adapté à l’ITE.

On conseillera en particulier la laine de roche (et non pas la laine de verre, plus sensible à l’humidité) ou encore la fibre de bois ou le liège.

Les limites de l’ITE dans le bâti ancien

Cependant, isoler ses murs par l’extérieur comporte des limites importantes :

  • Transformation visible du bâtiment (à vérifier avec les ABF pour les zones classées ou à proximité d’un monument historique),

  • Travaux plus coûteux (en moyenne 300 à 400 € par m²),

  • Technique non adaptée aux matériaux les plus exposés à l’humidité (notamment le mâchefer ou les pans de bois),

  • Nécessite souvent de reprendre les appuis de fenêtres et les débords de toiture, et peut assombrir l’intérieur.

Alors qu’une isolation par l’intérieur peut être réalisée sans spécialiste, il est exclu de réaliser une ITE sans faire intervenir une entreprise de ravalement spécialisée.

Par ailleurs, une ITE peut exiger un avant-projet plus complet, notamment dans l’optique de ne pas dénaturer outre mesure une belle maison ancienne.

Conseils pour réussir l’isolation d’une maison ancienne

Pour conclure sur le sujet, il nous semble important de rappeler les conseils essentiels quand on cherche à améliorer l’isolation d’une maison ancienne :

  1. Faire un diagnostic du bâti avant toute isolation : afin d’identifier le type de mur, les désordres éventuels, la gestion de l’humidité, les contraintes d’urbanisme et les travaux adaptés.

  2. Éviter les isolants étanches et les pare-vapeur plastiques : pour ne pas créer ou accentuer des problèmes d’humidité dans les maçonneries.

  3. Prévoir une ventilation : la pose de VMC ou de grilles d’aération est souvent indispensable pour compléter la pose de l’isolant, et ainsi garantir une ventilation efficace.

  4. Adapter les menuiseries et points singuliers : une attention particulière doit être accordée aux finitions et aux points singuliers, pour supprimer le maximum de ponts thermiques.

  5. Faire appel à un professionnel du bâti ancien : pour un projet de rénovation ambitieux, mieux vaut faire appel à des sociétés qui maîtrisent bien les bâtiments anciens et leur isolation.

En respectant ces différentes consignes, vous allez pouvoir réussir à améliorer l’isolation d’une maison ancienne sans la dénaturer.

Une bonne isolation intérieure ou extérieure peut réduire vos factures de chauffage jusqu’à 30 %, et participera à améliorer considérablement l’étiquette énergétique du bien au DPE.