Ouverture du marché (2/2)

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L'électricité
Le meilleur moyen de limiter la production d'électricité est de veiller à sa propre consommation. Chauffage, chauffage électrique, appareils ménagers, lampes... suivez ces conseils, vous constaterez la différence sur vos factures !
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Dans notre première partie, nous avions soulevé les différences en terme d'offres écologiques, de prix... Aujourd'hui, nous vous proposons de voir plus en détail tous les autres services qui peuvent faire la différence au moment de changer - ou pas - de fournisseur. Avant tout, l'idéal c'est d'abord d'aller consulter les conditions générales de vente. Rares sont les consommateurs qui peuvent prendre le temps de se livrer à cet exercice particulièrement laborieux, et c'est bien dommage. Elles sont généralement disponibles sur les sites Internet des entreprises, sauf pour Altergaz Pro, Alterna Pro, GEG Particuliers et professionnels, Sorégies Particuliers et Professionnels (situation constatée au 01-10-07). Une version synthétique de ces CGV est disponible (et obligatoire pour toutes les offres dédiées au marché résidentiel) sous la forme de « fiches de synthèse ». Mais pour faire plus simple vous pouvez également consulter et comparer les principales clauses sur le comparateur. Elles sont régulièrement mises à jour, dans la limite des informations rendues disponibles par les opérateurs.

Les services d'assistance proposés en cas de panne ne sont en général que des assurances vous mettant en relation avec des entreprises d'électricité, de plomberie ou de chauffage. Les pannes de réseau (gaz ou électricité, pose de compteur...) étant de toute manière couvertes par les gestionnaires de réseau (GRD, filiales des opérateurs historiques), aux mêmes tarifs que chez EDF ou GDF, cette assistance - qui constitue une manne pour les opérateurs - ne concerne que l'installation intérieure de la maison. Attention néanmoins à leur contenu, certaines proposent des franchises ou des limites dans les zones d'intervention, d'autre incluent des forfaits ou des plafonds de remboursement. En tout état de cause, rien ne vous oblige à souscrire un contrat d'entretien pour votre électricité ou votre gaz, ce que vous pouvez tout à fait faire indépendamment de votre opérateur.

Durée et fixité des tarifs

Autre point du contrat à vérifier : les prix sont-ils fixes sur la durée du contrat ou non, sont-ils réévalués ou non chaque année, en cours d'année, sont-ils indexés sur les tarifs régulés, etc. La durée des contrats est parfois variable, notamment dans le gaz : illimitée, un, deux ou trois ans ; renouvelable par tacite reconduction. Choisissez en fonction de vos besoins dans les années à venir (risques de déménagement, de changement d'opérateur, de cessation d'activité...).

Résilier son contrat est possible pour les particuliers à tout moment et sans frais chez quasiment tous les opérateurs. La donne est toute autre pour les offres professionnelles qui, en règle générale, comportent beaucoup moins de clauses favorables sur ces points sensibles. Pour cause : les modèles de contrats au particulier ont été passés au crible par les associations de consommateurs, échaudées par les mauvaises expériences dans les télécoms et particulièrement soucieuses du respect de l'esprit de service public pour ce qui continue d'être considéré comme un bien de première nécessité. Rien de tout ça dans le professionnel qui ne tombe pas du tout sous la même coupe réglementaire. Ainsi par exemple, les clients professionnels de Direct Energie devront payer leur facture jusqu'à la fin du mois de résiliation s'ils veulent changer de crèmerie tandis que chez Electrabel ils devront payer l'opérateur jusqu'au terme contractuellement établi.

La facture papier

D'autres aspects des prestations fournies par les opérateurs peuvent également grever votre budget « énergie ». Par exemple les factures envoyées par courrier donnent parfois lieu à un supplément, même si la plupart du temps l'option est gratuite. Les opérateurs veulent en effet inciter leurs clients à se contenter d'une facture par mail : ils y gagnent en coûts de gestion, mais il faut reconnaître que l'écologie y gagne également puisqu'il n'est plus nécessaire d'imprimer, d'affranchir et de router, trois opérations coûteuses et polluantes. Rien d'étonnant - ni de choquant d'ailleurs - à ce que certains opérateurs répercutent cette dépense dans leurs prix comme Enercoop - le plus écologique des opérateurs -, qui fait payer la facture papier 2 euros TTC/mois (soit 24 € par an) ou Planète UI qui facture 1,5 euros TTC/mois. Néanmoins, ceux d'entre vous qui n'utilisent pas Internet à leur domicile doivent en tenir compte.

Les moyens de paiement

Payer sa facture par un moyen autre que le prélèvement automatique, mode de paiement favori à juste de titre des opérateurs, peut également avoir un coût. Il est nul chez EDF tandis qu'un client de Planète UI paiera 3 euros TTC/mois pour payer sa facture par carte, chèque ou TIP. Certaines entreprises jouent l'incitation un peu différemment, comme Enercoop et Electrabel qui proposent une réduction de 1 euro sur la facture mensuelle en cas de paiement par prélèvement automatique et font payer 1 euro supplémentaire si le paiement est effectué par chèque bancaire. Enfin d'autres proposent le paiement par carte ou chèque gratuitement mais exigent un dépôt de garantie pouvant aller jusqu'à 361 euros (chez Gaz de France notamment).

Les incidents de paiement

Les retards de paiement sont pénalisés chez tout le monde. Au titre des frais pour impayés, la loi autorise l'application d'un taux d'intérêt annuel supérieur ou égal à environ 10 % de la somme due. Certains opérateurs doublent ou triplent la mise comme GDF qui applique « deux fois la valeur journalière du taux d'intérêt légal en vigueur » (cf. CGV). Même traitement concernant les incidents de paiement (compte bloqué, refus de chèque, etc.) : il en coûte 5 euros TTC chez Poweo, 8,73 euros TTC chez Direct Energie et jusqu'à 39,78 euros HT chez GDF !

La Hotline

Enfin, soyez vigilant sur le prix des hotlines. Généralement l'appel est gratuit (Electrabel) ou équivalent à un appel local ou national (EDF, Enercoop), parfois il est facturé 0,34 euro/min (Poweo, Direct Energie). Reste que le prix de la hotline ne doit pas constituer l'élément central de votre décision : dans l'énergie rares sont les occasions d'y recourir...

A l'avenir, les nouveaux opérateurs devraient avoir accès à l'électricité nucléaire à peu près au même prix qu'EDF : Poweo était déjà parvenu à nouer un contrat d'approvisionnement dans ce sens mais limité à un volume permettant d'approvisionner 200 000 utilisateurs maximum. Les coûts d'approvisionnement des nouveaux opérateurs et ceux d'EDF seront donc amenés à se réduire dans le futur...

L'ouverture sans liens avec l'inflation

Contrairement à une idée reçue, sur les marchés étrangers, ce n'est pas à cause de l'ouverture à la concurrence que les prix de l'électricité ont augmenté, mais à cause de la hausse du prix des énergies. En effet, dans les premiers pays qui se sont ouverts à la concurrence (par exemple la Grande-Bretagne), les prix de l'énergie ont commencé à baisser très largement (20 à 25%), et n'ont augmenté qu'après coups, et uniquement en raison de la hausse des prix du pétrole et du gaz. C'est surtout en raison du faible nombre de centrales nucléaires dans le pays et de la forte dépendance au prix des énergies fossiles pour la production d'électricité que le consommateur a vu sa facture augmenter. Pour preuve, cette augmentation a même eu lieu dans les pays qui ont gardé un monopole de leur opérateur historique. Par exemple, en Belgique, ou l'opérateur historique est resté en situation de monopole, les tarifs de l'électricité ont fortement augmentés : ils faut dire que les Belges disposent de peu de centrales nucléaires et sont donc fortement dépendants du prix des énergies fossiles.

Quant aux affaires comme celle d'Enron - un courtier américain en gaz et en électricité qui avait fait faillite en 2001 à la suite de spéculations hasardeuses sur le cours des énergies -, leur réplique est quasi-impossible en Europe (particulièrement en France) : le marché a beau s'être ouvert à la concurrence, il n'en restera pas moins étroitement surveillé par les autorités de régulation (en France la CRE, Commission de régulation de l'énergie). A l'inverse des Etats-Unis, les opérateurs ne pourront pas se livrer à des manipulations de marchés, sous peine de sanctions. D'autant plus qu'en France, les offres sont encore encadrées et un tarif doit être appliqué sur la totalité du territoire français.

Le gaz peu sujet au décrochage

En ce qui concerne le gaz : le risque de « décrochage tarifaire » est encore moins élevé qu'avec l'électricité en cas de passage chez un nouvel opérateur. Les tarifs réglementés, qui augmentent beaucoup plus rapidement en gaz qu'en électricité, sont relativement proches des prix du marché. GDF, comme les autres, s'approvisionne sur le marché mondial.

En revanche, pour le consommateur, rompre son contrat avec un nouvel opérateur est beaucoup plus compliqué dans le gaz que dans l'électricité. Ce dernier doit en général attendre entre 30 et 45 jours avant échéance du contrat pour avoir le droit de quitter l'opérateur. Autre point faible du gaz, le faible nombre d'opérateurs sur le marché. En effet, si l'on excepte les régies locales, qui ne fournissent qu'un très petit nombre de foyers sur des zones qui leur sont préservées (les nouveaux entrants n'y ont pas l'accès), il n'y a que 4 opérateurs sur le marché : Altergaz, Poweo, GDF et... EDF.

Qu'on se le dise : dans l'avenir, le prix des énergies sera amené à augmenter, pour les offres réglementées comme pour les autres. Car les frais d'approvisionnement subiront irrémédiablement une inflation pour tous les acteurs du marché. Ceci sera sans doute tout autant le cas pour l'électricité produite par des centrales thermiques, mais aussi pour l'électricité nucléaire. En France, un certain nombre de centrales nucléaires arriveront en fin de vie dans les 15 prochaines années et, sauf à les faire durer plus longtemps, il faudra bien les remplacer. Or, la nouvelle technologie de centrale de 3e génération à eau pressurisée, l'EPR (European Presurized Reactor), est particulièrement coûteuse. Et cette fois, les investissements ne seront plus supportés par les pouvoirs publics. Les opérateurs d'électricité devront mettre la main au portefeuille pour financer leurs centrales. Sans compter que les coûts de retraitement et de stockage des déchets nucléaires n'étaient jusqu'alors pas entièrement répercutés dans les prix.

www.canal-energie.com
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