Faire soi-même ses enduits naturels

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Faire soi-même ses enduits
Les peintures du marché, prêtes à l’emploi, sont un cocktail de dérivés chimiques du pétrole. Voici quelques recettes pour réaliser soi même ses peintures naturelles grâce à ces produits naturels de base, qui autorisent toutes les envies !
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Sommaire de l'article

Voici typiquement le genre d'article que vous ne trouverez jamais dans les revues "marketting" de nos grandes surfaces du bricolage ... et pour cause. Les recettes données ici sont relativement moins chères que les peintures prêts à l'emploi du type laque ou satiné et infiniment moins onéreuses que les peintures à effet de type "murs d'autrefois", dont les prix, dûs à l'effet de mode, sont prohibitifs.

Les peintures du marché, prêtes à l'emploi, sont un cocktail de dérivés chimiques du pétrole. Quel peintre professionnel ou amateur n'a jamais eu un mal de tête à étaler sur les murs ces produits chimiques ? L'application de ces peintures devient un calvaire dans les pièces chauffées ou en plein été. D'autant que ces substances toxiques lors de leur application ne deviennent pas inoffensives une fois sèches. De plus, nous vous donnons en bas de cette page les adresses des rares revendeurs qui proposent encore des pigments naturels, ceux qui donnent tant de charmes aux villes méditerranéennes et aux fresques anciennes.

Produits naturels de base

Avec les constituants ci-dessous, il est possible d'obtenir toutes les peintures de base et toutes les colles :

  • Les liants : caséine (complexe protéique constituant l'essentiel des fromages, utilisée dans l'industrie papetière) ; silicate de soude, chaux aérienne éteinte (CAEB) ou chaux grasse ( à ne pas confondre avec la chaux hydraulique qui s'apparente à du ciment et dont la prise est rapide. La chaux aérienne se vend en pâte ou en poudre sous forme de sac de 25 Kg -moins cher- ) ;
  • Les adjuvants : alun, borax, kieselgur (silice pulvérulente formée de débris de coquilles fossiles et de diatomées), kaolin (argile blanche réfractaire et friable utilisée pour les céramiques et porcelaines) ;
  • Les diluants : essence balsamique de térébenthine, essences d'écorces d'agrumes ;
  • Les pigments : d'origine minérale, végétale et animale ;
  • Les huiles : huile de lin, huile de tournesol ;
  • Les résines et cires : résine de dammar (issue d'un arbre de Malaisie), gomme laque (substance résineuse utilisée dans les vernis et produite par une cochenille d'Inde), cire de carnauba (issue d'un palmier du Brésil), colophane (résine tirée de la distillation de la térébenthine et utilisé pour enduire les archers de violons), cire d'abeille.

Les pigments les plus connus sont les ocres (autrefois exploitées en France dans une vingtaine de régions) qui sont des argiles riches en oxydes de fer, qui vont du jaune clair au rouge brique. Les autres couleurs dénotent la présence de manganèse (terre de Sienne et d'Ombre) ou de cuivre (terres vertes). Selon qu'elles s'utilisent crues ou calcinées, on élargit la gamme jusqu'à des bruns chaleureux ou sombres. Seuls trois sites d'extraction subsistent en France, avec des volumes de productions très réduits : les Ardennes pour la terre de Sienne, le Vaucluse et la Puisaye (Morvan) pour les ocres.

Contrairement aux pigments de synthèse, ces terres colorantes sont stables aux ultraviolets et ne posent pas de problèmes de toxicité (certains produits du commerce contiennent eux des métaux lourds toxiques comme le chrome, le cadmium, le titane ...). Leur pouvoir colorant est certes nettement inférieur à celui des oxydes métalliques mais leur prix est plus bas et leurs teintes plus chaleureuses. Bien sûr, vous n'y trouverez pas toutes les nuances ni les couleurs vives et brillantes des laques modernes, mais le résultat ne vous décevra pas ! Notamment avec la chaux aérienne, le liant idéal, qui laisse respirer le support et permet de nombreuses possibilités de rendu en intérieur ou extérieur. Même chose pour les laits de chaux dont les rendus sont eux aussi d'une grande diversité , de la patine très délayée et transparente au badigeon plus épais.

Comment les utiliser ?

Faire soi-même un véritable enduit traditionnel à la chaux est une aventure qu'il vaut mieux ne pas tenter sans s'être solidement documenté. Plutôt que de les teinter dans la masse, on appliquera les terres colorantes dans un lait de chaux très dilué ou même directement sur la couche de finition, à sec ou avant qu'elle n'ait fait sa prise, ce qui permet d'obtenir des couleurs plus vives. C'est cette technique qui a donné son nom à la fresque, littéralement "peindre sur un enduit frais".

Faire les mélanges à la chaux dans un seau et avec un mélangeur à peinture à fixer sur une perceuse, pour remuer régulièrement, afin d'éviter que les terres colorantes ne se déposent au fond. N'oubliez pas de bien humidifier le support avant de passer le badigeon. Utilisez une brosse à poils de soie car les poils synthétiques ne retiennent pas la chaux.

Pour aller plus loin...

  • L'école d'Avignon propose des stages de trois jours sur les peintures à la chaux pour les bricoleurs avertis. Cette école est à l'origine du livre de référence techniques et pratique de la chaux.
  • J-C Misset propose des stages de cinq jours pour personnes motivées sur la peinture décorative avec les techniques naturelles (21450 Billy-les-Chanceaux, 03.80.96.55.57)
  • L'association Terres et Couleurs publie un petit périodique du même nom (4 Eur) et des hors séries (4,6 Eur) dont l'un est consacré à l'ocre ainsi qu'un petit livre de recettes "secrets d'atelier" (5,3 Eur). 13 rue Hérold 75001 Paris, tel/fax 01 42 21 88 77.
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